BERGES
réhabilitation d’un appartement + combles, 94m²

Situé au dernier étage d’un bâtiment de 3 niveaux en brique, lui-même niché au cœur d’une charmante ruelle parisienne, l’actuel appartement de 52 m² est sombre et disproportionné. Deux larges fenêtres orientées nord offrent une vue dégagée sur l’extérieur mais ne suffisent pas à éclairer confortablement les volumes, pourtant pourvus d’une belle hauteur sous plafond et d’un parquet d’époque. Les pièces humides sont exiguës et l’hiver, les nombreux courants d’air rafraîchissent l’atmosphère. Malgré ces carences de confort, les habitants sont attachés à cet appartement de famille, à cette impasse, à ce quartier, et projettent même d’y créer leur famille très prochainement.

Des combles inhabitées et inaccessibles couronnent l’appartement. L’idée vient alors de les investir et de lier ces deux niveaux, et ainsi redistribuer les usages de ce futur duplex. Le premier niveau accueillera un vaste séjour/cuisine, une buanderie, un espace de télétravail évolutif en chambre et une salle d’eau. L’étage supérieur, quant à lui, abritera deux chambres et un sanitaire de confort pour la vie de nuit.

La percée de la trémie et la dépose du mur porteur constituent les premiers actes forts de la réhabilitation. Plus qu’une simple réponse programmatique et technique, c’est à cet endroit que convergent les intentions du projet architectural. L’escalier qui s’y loge constitue la jonction entre l’espace de vie et la zone nuit de l’étage. La nouvelle fenêtre de toit placée juste au-dessus, inonde d’une lumière zénithale le séjour jusqu’alors pauvre en clarté.

Plus qu’un simple escalier, ce mobilier en bois propose plusieurs fonctions et différentes orientations. Les 3 premières marches, accessibles depuis l’entrée et la cuisine, sont sculptées dans un socle dont le volume constitue un espace de rangement côté salon. C’est sur cette solide estrade que vient se poser délicatement une volée de marches, tenue par de fins et réguliers tasseaux de hêtres. Les stries de bois qu’affiche le baubuche, mêlées aux lignes obliques du limon et du garde-corps, rythment l’objet, diffusent le regard et cadencent la lumière. Les multiples usages, eux, permettent la convergence des flux. En effet, c’est autour de ce mobilier que se déploient toutes les pièces de l’appartement.

Les espaces de la buanderie, de la cuisine et de la salle d’eau se retrouvent contenus dans une bande technique permettant de partitionner l’espace sans le fermer. Nous retrouvons dans ces 3 pièces humides une multitude de faïences. D’abord vouées à protéger les murs et les sols des éclats d’eau, elles sont aussi prétextes à des jeux de textures, de couleurs, et témoignent chacune d’une époque. Des anciens carreaux de ciment ont été découverts au cours du chantier dans la buanderie. Un zellige bleu ciel assemblé comme le calepinage des briques environnantes vient recouvrir la crédence de la cuisine. L’ancien parquet apparaît dans l’extension de la salle d’eau et dialogue avec le zellige rouge hexagonal, choisi par les clients pour évoquer les tomettes disparues. La douche, en contact direct avec une fenêtre, est enveloppée dans une faïence rosée beaucoup plus contemporaine.

Sur le mur opposé à cette bande technique, de l’autre côté de l’escalier, se développe la seconde partie de l’espace à vivre : le séjour et la pièce en +. Une verrière comme suspendue au plafond vient jouer le trait d’union entre ces 2 espaces et offrir un apport de lumière naturelle à ce volume aux multiples usages : extension au salon, bureau, salle de jeux ou chambre d’appoint. Toujours dans une recherche d’amélioration du confort, le mur mitoyen au voisin est isolé phoniquement. Les murs en contact avec l’extérieur sont eux isolés thermiquement par des panneaux de fibre de bois. Une VMC hygroréglable a été mise en place pour assurer un renouvellement de l’air nécessaire.

A l’étage, le choix d’une isolation de la toiture par l’extérieur préserve au maximum le volume existant des combles. Deux anciennes cheminées ont été déposées; l’une pour supprimer les ponts thermiques, l’autre pour gagner de la surface au sol. Les lucarnes se sont transformées en fenêtres de toit et 3 ouvertures supplémentaires ont été créées, offrant alors de nouvelles vues sur les toits de Paris. Le mur de refend en brique, partiellement déposé au rez-de-chaussée pour réunir l’espace de vie, se poursuit dans les combles. Auparavant coupable de diviser l’espace, c’est aujourd’hui grâce à lui que se répartissent naturellement les chambres de part et d’autres, que se déploie l’escalier et que se diffuse la lumière zénithale.


Rendre habitable un espace disponible tout en exploitant les contraintes du lieu et en améliorant ses performances énergétiques, c’est participer à la densification urbaine et à l’amélioration de l’habitat individuel en centre urbain. Une idée à l’initiative des habitants, réalisée par Greenface, Concept Confort Habitat, Dysart Création, Acorus et studiobravo.







Crédit photographique : @Louis Bontemps

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Commanditaire
: client particulier
Lieu :
Paris 13e
Date :
2023
Mission :
complète
Statut :
Livré
Collaborateurs : Greenface® : Entreprise tout corps d’état
Dysart Création® : Menuisier de l’escalier









2023 / studiobravo

architectes d’espaces publics et privés /

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